En pleine crise sanitaire du lait contaminé, la compagnie d’assurance Allianz publie un rapport sur le coût des rappels de produits dans le monde sur la période 2012-2017. Un phénomène en croissance qui touche tous les secteurs d’activités. Comment faire alors pour éviter ces crises industrielles et sanitaires ainsi que leurs retombées négatives sur la notoriété des entreprises ?
7,92 millions d’euros. C’est la valeur moyenne des demandes de rappels de produits faites auprès des industries agroalimentaires dans le monde entre 2012 et le 30 juin 2017. En analysant 367 réclamations d’assurances de produits rappelés au sein de 12 secteurs d’activités dans 28 pays, Allianz Global Corporate & Speciality (AGCS) comptabilise un montant total de pertes en assurance de 312,4 M€. Loin de se stabiliser, le phénomène est grandissant d’années en années. Entre 2015 et 2016, le nombre de retraits de produits agroalimentaires en Grande-Bretagne a ainsi fait un bond de 62 %.
Une facture salée
Si le secteur automobile compte pour 80 % des rappels de produits, l’industrie agroalimentaire arrive derrière avec 16 %, souvent en raison de produits contaminés. En France, au second semestre 2017, les rappels de produits étaient liés en premier lieu à la contamination bactériologique (Listeria, E. coli, Salmonella), en second à la non déclaration d’allergènes, en troisième à la contamination chimique (fipronil), et au même niveau, liés à la présence d’un corps étranger. Une liste non exhaustive mais qui reste significative des problèmes que connait l’industrie agroalimentaire. Et si la facture finale liée à ces rappels approche des millions, voire des milliards d’euros, la note est toute aussi salée en ce qui concerne l’image, la notoriété et la réputation de l’entreprise. Sans compter les pénalités et les amendes issues des litiges.
Des normes plus drastiques, une pression plus forte…
Mais pourquoi des millions de produits sont-ils rappelés chaque année et pourquoi ce nombre est-il en forte croissance ? Cela tient en sept raisons, selon le rapport d’Allianz :
- L’augmentation des règlementations liées à la sécurité des produits
- La complexité grandissante de la chaîne logistique
- Les nouvelles avances technologiques en phase de test
- L’identification de nouveaux pathogènes
- La pression économique toujours aussi forte sur les coûts de production.
- L’augmentation de la vigilance des consommateurs, notamment via les réseaux sociaux
- La forte pression sur les prix de la grande distribution.
Erreur d’étiquetage, fraude
Dans le secteur agroalimentaire, l’augmentation des rappels de produits s’explique aussi par les nouvelles exigences d’étiquetage. Ainsi, un défaut d’étiquetage concernant la présence d’allergènes entraîne le retrait immédiat de certains lots de produits. Au premier trimestre 2015, 95 % des produits alimentaires rappelés aux Etats-Unis résultaient de la présence d’allergènes non déclarés. 91 % d’entre eux étaient d’ailleurs liés aux cacahouètes et aux noix. Souvent, la non déclaration d’allergènes dans la composition des produits résulte d’une simple erreur au niveau de la production, comme un mauvais étiquetage ou un mauvais packaging. Mais cela peut aussi être le fait d’une tentative de fraude alimentaire. En 2013, le scandale de la viande de cheval intégrée dans la composition de lasagnes étiquetées 100 % bœuf en est un exemple.
Toute la chaîne alimentaire peut être touchée
En août 2017, un insecticide, le fipronil, a été retrouvé dans des œufs hollandais entraînant le rappel massif d’œufs dans 16 pays européens. Les premières estimations de cette catastrophe ont fait état d’une perte pour les agriculteurs de 33 millions d’euros en un mois seulement. De micro particules de plastique, de métal ou de verre peuvent également contaminer des produits agroalimentaires. Ainsi, de micro particules de plastique, invisibles à l’œil nu, ont été retrouvés dans des produits de la mer, du sel de table, du miel, du sucre ou de la bière. Potentiellement, c’est toute la chaîne alimentaire qui peut être touchée.
La crème fraîche, le lait infantile ou les cookies sont susceptibles d’être contaminés par des bactéries pathogènes. Autres risques : les légumes infestés par des insectes, la présence de verre dans l’emballage d’un pain, un défaut de stérilisation du lait de coco, des allergènes non déclarés dans des salades en sachets…
Lait contaminé
Depuis décembre 2017, c’est plus d’une dizaine de millions de boîtes de lait infantile qui ont été rappelées dans 83 pays, pour contamination par Salmonella. Parmi elles, un nombre faible (moins de 1 % en France ?) est passé entre les mailles du retrait. Cela pourrait sembler très peu, et pourtant c’est suffisant pour provoquer une crise sanitaire. Si la poudre de lait est un produit ultra sensible, car consommée par des nourrissons, population particulièrement fragile, elle est soumise à de nombreux contrôles. De ce fait, lorsqu’une crise survient, liée à une contamination bactériologique, celle-ci est d’autant plus forte et lourde de conséquences.
S’organiser pour éviter les catastrophes
Comment faire alors pour éviter catastrophes et scandales sanitaires ? D’après Nathalie Danion, responsable des opérations chez Mutual Audit et spécialiste des audits qualité en agroalimentaire, un plan stratégique en quatre axes doit être établi afin d’éviter de devoir gérer ce genre de crise.
- Mettre en place un plan d’échantillonnage environnemental régulier, en se posant les bonnes questions sur la pertinence des points de contrôle et avec une surveillance accrue des résultats.
- Discuter des résultats rapidement à un niveau de décision suffisant dans l’entreprise.
- Adapter sa réponse en fonction des résultats en mettant en place un plan de contrôle des produits finis en cas de résultats positifs.
- Organiser un retrait rappel ciblé et couvrant une période de production adaptée.
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